15 octobre 2008

Après l'option nucléaire, on invente quoi?

Source : econoclaste

Puisque le plan à 700 milliards de dollars ne suffit pas, puisqu'il sera bien difficile de mettre en oeuvre une quelconque solution coopérative en Europe, voici la dernière option : La fed achète directement du papier commercial. Voir chez Felix Salmon l'explication de la chose en termes choisis par Nouriel Roubini. La phrase clé (ma traduction) :

Nous avons atteint le point ou la fed est la seule banque du pays, ou mieux, du monde, car les séries de swaps permettent à la fed de prêter des dollars aux banques non-américaines hors des USA.

Voir aussi alea.

EDIT : comme le pressentait jck dans les commentaires, la véritable option nucléaire, c'est la recapitalisation publique des banques, c'est à dire, en pratique, la nationalisation partielle. L'Angleterre vient de s'y mettre. L'Espagne de son côté lance un fond de rachat d'actifs. Mine de rien, il y a là une question centrale : si le problème des banques est la liquidité, alors le rachat d'actifs, à la mode Espagnole-plan Paulson, est la méthode appropriée. Si le problème est la solvabilité, alors, il faut recapitaliser les banques, et c'est le plan britannique qui est adapté - tout comme le mode de sauvetage de Dexia. Sachant qu'il faut en pratique faire les deux : la question est de savoir ce qui est prioritaire.

Un grand nombre d'économistes se sont déclarés favorables à diverses variantes de la recapitalisation / nationalisation des banques, et opposés au plan Paulson.

Cette solution est basée sur l'idée que si le système bancaire se "gèle", les entreprises ne pourront plus se financer et l'économie en pâtira. Je crains qu'il y ait beaucoup de confusions entre monnaie et capital à ce sujet.

Le deuxième argument qui est avancé est que les banques seraient sous-capitalisées. Mais elles le sont au regard de la taille du marché actuel, qui est à mon avis tout sauf "normale". Le secteur financier est hypertrophié et le problème n'est pas tant un manque de capital qu'une activité financière qui a enflé et s'est transformée en rent-seeking à somme nulle.

Il FAUT donc des restructurations bancaires, et une réduction de la taille du marché. La recapitalisation / nationalisation n'aidera certainement pas ce processus. Après une période où les Américains n'ont pas épargné, il serait absurde de gaspiller de précieuses ressources en capital dans le secteur financier.

Sans compter qu'il y a une part d'angélisme à croire qu'une finance nationalisée serait plus sage et plus raisonnable que Wall Street...

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